FRAC : LA GABEGIE !
Six mois après son inauguration
en grandes pompes et en présence du gratin mondain, politique et artistique du
coin, le « palais » construit à Besançon pour exposer les œuvres du
FRAC (fonds régional d’art contemporain) est en passe de se transformer en
bérézina pour la majorité socialiste à la Région… Un taux de fréquentation catastrophiquement
bas, des « salles vides »… tout cela était pourtant prévisible.
Cherchant à justifier le
désastre, la direction du FRAC va même jusqu’à évoquer une architecture du
bâtiment pas forcément adaptée, avec sa « porte en retrait de la rue » !
Cette même direction du FRAC, qui avoue, être incapable de faire le distinguo
entre les entrées payantes et les entrées gratuites : un comble tout de
même, pour des personnels en charge de faire fonctionner cette structure…
Les élus du groupe FRONT NATIONAL
tiennent à rappeler qu’ils ont été les seuls à voter contre la construction d’un
bâtiment dédié au FRAC et ce depuis le début du projet.
Ils rappellent également qu’ils
ont toujours été les seuls au Conseil régional à voter contre les propositions faites
par les exécutifs successifs (de droite, puis de gauche), d’acquisition
d’œuvres pour alimenter le FRAC.
Le FRAC de Besançon n’échappe
pas à la règle qui s’applique aux autres FRAC de France : l’art
contemporain n’intéresse qu’un public bobo et averti et certainement pas les
classes populaires.
Voulus par Jack LANG (PS) en
1982, les FRAC poursuivaient deux objectifs : faire connaître l’art
contemporain à un large public non initié grâce à des expositions itinérantes et
soutenir la création artistique contemporaine par le biais de l’achat public.
Au final, les FRAC se sont transformés, grâce il faut bien le dire, à
l’enthousiasme béat des exécutifs régionaux UMPS, en stocks gigantesques,
composés d’œuvres, achetées pour l’essentiel, à des artistes étrangers et
reconnus seulement dans le petit monde très fermé de l’art contemporain. Les
FRAC de 2ème génération sont alors arrivés avec la construction de
bâtiments servant de lieux d’exposition.
En se sédentarisant, le FRAC de
Besançon va inévitablement voir ses dépenses de fonctionnement exploser. Déjà 1,6
million d’euros pour 2013, vingt personnes à la charge de la collectivité et comme
résultat, un bide au niveau des visites (payantes évidemment).
La responsabilité de l’exécutif
socialiste dans cette affaire est totale. Il ne pouvait ignorer que le FRAC
serait un gouffre financier (impossibilité d’arriver à un autofinancement
notamment) pour la Région et donc pour le contribuable. Une simple consultation
des données annexées au PLF démontre le scandale : en 2012, les 22 FRAC et
49 centres d’art répartis en France ont accueilli 2 millions de visiteurs, soit
une moyenne annuelle et par site de 28 169 visiteurs ! Les entrées
étant essentiellement gratuites (public scolaire, groupes…), le coût pour
l’Etat par visiteur s’est élevé à 6,7 € pour les FRAC et 7,2 € pour les centres
d’art. Nous attendons maintenant de Mme DUFAY qu’elle veuille bien faire
précisément ses comptes pour la part régionale et qu’elle en tire avant la
présentation du BP 2014 et en pleine crise économique et sociale, les
conséquences qui s’imposent !
Sophie MONTEL; Roland BOILLOT, Jean-Pierre MOUGET et Robert SENNERICH